Après quelques jours de repos, voici un petit résumé de ma
première course en solitaire, une grande étape de ma préparation pour la mini
transat...
Le départ :
Les conditions prévues devaient être bonnes jusqu'au mardi.
Départ samedi matin des pontons. Mes plus proche suporters étaient au rendez
vous. Le comité de course établie une ligne face au vent mais 20 min avant le
départ, le vent tombe et change totalement de cap (il prend 180°). Le comité
lance le départ sur une ligne que nous sommes obligés de prendre vent arrière.
Je prend le départ comme je peux et passe la ligne de départ sur le mauvais
bord donc j'empanne pour atteindre la première bouée. Ensuite nous rejoignons
la passe des Guérandaise (sortie de la baie de Pornichet) au près. Ensuite nous
louvoyons le long de la cote jusqu'au Birvideaux que nous atteignons à la
tombée de la nuit.
Première nuit :
Au Birvideaux j'empanne et envoie le spi max (la plus grande
voile du bateau). C'est mon premier envoi de nuit en solo, tout se passe bien.
Le bateau file dans les 8-9 ND. Je file en plein sur Belle ile, il va falloir
préparer vite un empannage pour longer la cote ouest de l'ile. J'arrive
difficilement à me déplacer sur le bateau car le pilote à du mal à tenir. Je
prepare comme je peu mon enpannage et c'est parti, j'envoie. Mauvaise manœuvre,
le spi tourne autour de l'etai et se coince. Au secours je file vers Belle ile
avec mon spi coincé en tête. j'essaye de lâcher la drisse, pas moyen rien à
faire il ne descend pas. Je vais à l'avant je fais descendre tout ça comme je
peux et je fais empanner le navire. Je passe ensuite deux heures pour démêler
tout ça, je suis cramé, trempé, il fait nuit. Je renvoie mon génois et je vais
me coucher 30 min. Tout le reste de la nuit je multiplie les siestes, je ne
peux pas renvoyer le voile devant car mes drisses sont emmêlées. Je tente de
renvoyer le grand spi mais ça bloque la haut. J'affale et je retourne me
coucher.
Au petit jour :
Dés que le jour se lève, je démêle mes drisses et j'envoie
mon gennak. Mon moral est au plus bas, j'ai l'impression d'être déjà passé à
coté de ma course tout le monde est devant, je me demande ce que je fou là! Le
jour se lève et cela se réchauffe. Arrivé à l'ile d'Yieu j'attaque, envoie du
petit spi puis spi max, je reprend deux places et j'arrive droit sur les
sables. Je mange, je fais sécher mes affaires au soleil, je fais quelques
vidéos. Le moral revient. Je file vers les Sables, je passe la bouée, j'affale
et repart au près. Bonne manœuvre, je reprend confiance en moi.
Remontée vers Groix :
Je discute un peu à la VHF avec Henri (le 549) qui est juste
devant, il se demande comment remonter vers Groix. Je relis mes routages (merci
à Boris de m'avoir fait tout ça), nous sommes un peu en retard sur ce qui était
prévu mais je pense qu'il faut rester comme ça, le vent va tourner et nous
pourrons remonter directement sur le même bord. Je décide de bien régler mon
bateau sur ce bord et de trouver comment mon pilote peut tenir ce bord. Je
change la réponse, le gain, je trouve un réglage pas trop mal en mode vent
réel. Je reste à porté AIS d'Henri qui marche pas mal au près. La nuit tombe,
je fais quelques siestes. Il commence à faire très froid. Le vent monte, je
prend un ris dans la grand voile. Le pilote n'arrête pas de sonner car le vent
tourne, je fais maintenant le cap direct vers l'ile de Groix, parfait. Il faut
faire attention, quelques cargos passent et les pécheurs sont de sortie.
Arrivée à Groix :
Arrivé à la pointe de l'ile de Groix, le vent tombe. Je
passe difficilement la pointe avec le 514. Je discute un peu avec lui, il a
tout cassé sur son bateau : génois, bout dehors... mais il a le moral, il
finira la course. J'envoie mon gennak même si je suis au près, il y a 4 nds de
vent. Je vise la waypoint le plus à l'ouest qui délimite la zone militaire à
respecter. Le waypoint passé j'envoie mon grand spi, je suis un peu tout seul,
le groupe juste devant moi est loin, je les entend de temps en temps à la VHF.
Une arrivée difficile
:
Je capte le bulletin météo, il annonce que ça va forcir le
soir même et tourner au nord. Je passe la bouée sud du four la nuit tombée, ça
forci comme prévu, je me dirige vers la baie de Pornichet (la passe des Guérandaises).
Je pense arriver bientôt alors, je ne me fait pas à manger, je ne dors plus, je
me dis que je serais bientôt arrivé. Le vent atteint 25 nds en plein dans l'axe
de la route. J'essaye de louvoyer vers la passe mais je ne vois pas les bouées
avec toutes les lumières de la côte. En plus, je ne veux pas prendre trop de
risques, je sais qu'il y a quelques cailloux. Finalement au bout de 4h d'effort
au prés je passe la ligne d'arrivée vers 2h du matin le mardi 15 avril (2j 13h
de mer). Je suis complètement épuisé de ces dernières heures.
Je suis content d'avoir fini la course sans rien casser et
pas dernier mais je vois qu'il reste plein de chose à améliorer. Du coup, je
viens de m'inscrire pour la mini en mai, 500 MN en solo, le départ sera donné
le 20 mai.
Merci à tout ceux qui m'ont soutenu et à mon staff (Adeline
Michel ! ).
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