Une préparation difficile et stressante :
Je suis arrivé à la Trinité le samedi pour trois jours de
préparation.
Job liste :
_ passer le contrôle de sécurité
_ Régler le pilote avec la nouveau calculateur que nous
avions reçu un peu plus tôt.
_ Avitaillement
_ Préparation de la navigation
_ Points météo.
Des les premiers jours, le réglage du pilote s'avéra
beaucoup plus compliqué que prévu, impossible d'obtenir des informations de cap
acceptable. Du coup, direction Brest pour récupérer un compas de spare. Malgré
tout ça au bout de deux jours le verdict tombe, le calculateur SPX10 envoyé par
Raymarine ne fonctionne pas, le pilote est inutilisable. Dans l'urgence nous
réglons le pilote de secours et c'est lui qui fera le job. Problème, il
fonctionne sans embrayage donc son installation est plus fastidieuse et le
petit vérin qui actionne la barre franche (vérin ST4000) n'est pas tout jeune
et a déjà posé quelques problèmes.
Ce n'est pas grave, je passe à autre chose car cela fait
déjà 2 jours que je suis dessus et la job liste ne s'est pas trop réduite. Des
les premiers briefing organisés pas la direction de la course, le problème de
la météo à venir met tout le monde à cran. Prévision très incertaines mais ce
qui est sur c'est que cela va souffler. Yves Leblevec (le directeur de course) décide
donc de donner le parcours au dernier moment afin d'avoir la meilleure
visibilité sur les conditions à vernir.
Le programme est donc donné le jour du départ, nous
commencerons par un petit parcourt en baie puis direction la Jument des Glenan
puis retour sur une porte devant la pointe de Taillefer à Belle ile et c'est à
ce moment que nous aurons la suite du parcourt (6 possibilités).
Départ :
Je sors du port parmi les premiers bateaux, je ne suis pas
dans un très bon état d'esprit car dés la sortie le vérin de mon pilote se
coince par intermittence et ensuite repart... Je fais quelques bords devant la
Trinité puis me place au vent du comité en attendant la procédure.
3,2, 1 PARTEZ !! je lance mon bateau, je ne pars pas dans
les premiers mais je suis au contact, direction la bouée de dégagement puis la
cardinale sud de Quiberon. Arrivé à la bouée, j'essaye d'envoyer mon spi sans
pilote c'est un peu galère mais ça le fait. Après quelques empannages (toujours
sans pilote : un première pour moi) j'arrive sur la cardinale de Méaban puis
l'entrée du chenal de la Trinité au travers et ensuite nous repartons vers le
passage de la Teignouse.
Je navigue pas très bien, je me retrouve rapidement en queue
de peloton, cette histoire de pilote me déprime, j'ai l'impression que quoi que
je fasse je devrais à un moment ou à un autre abandonner quand je ne pourrai
plus tenir la barre.
Les premiers sont passés mais pour nous ça va être dur car
le courant et contre nous puis le vent est tombé. Le passage des bouées de la
Teignouse semble interminable. Enfin nous sortons de la baie, j'envois mon
gennak car il y tellement peu de vent que mon grand spi ne tient pas. En allant
un peu plus au sud nous touchons du vent à la tombé de la nuit, je met mon spi
médium.
Je tente une nouvelle fois de mettre le pilote, les
conditions sont clémentes, je me dis, si ça tient pas là c'est pas dans 30 ND
que ça fera l'affaire.... Il fonctionne un peu, dés fois il se bloque et ça
repart.... Je continue, je passe Groix direction les Glénant. J'essaye de
manger mais le pilote ne tient environ que 7 min (le record).
Abandon :
Le vérin du pilote vient de se bloquer définitivement, Je ne
sais plus quoi faire. Vers 4h du matin, je me décide. J'appel le CROSS, j’appuie sur ma balise pour dire que je change de route mais que tout va bien à
bord. Je fais route vers Concarneau mon port d'attache. Cela ne sert à rien de
continuer comme ça, je vais me mettre en danger.
J'arrive à Concarneau vers 8h30, voila c'est fini tous ces
jours de préparation pour à peine 12h de course. En plus, je suis en forme, le
bateau va bien, tout est ok, je voulais voir ce que je pouvais donner dans du
gros temps en solo mais les problèmes électroniques en ont voulu autrement. Je
suis énervé, tout seul à Concarneau, plus qu'a faire du stop pour rentrer à la
Trinité...
Bilan :
C'est uniquement un problème de moyens, avec plus de fonds,
je me serais libéré du temps et j'aurais pu régler tout ça bien avant. Je me
serais acheté un vérin neuf et un pilote fiable. C'est dur maintenant car je me
rend compte que sans partenaires il est quasiment impossible de naviguer à ce
niveau et travailler en même temps. Cela
met tout le reste du projet en question.... Il faut que je me pose et
que je réfléchisse à tout ça.
Merci à tous pour votre soutient. Je suis déçu de n'avoir
pas été au bout de la course.
A bientôt
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