mercredi 1 juin 2011

01/06/2011 – MINGALABA, Bonjour et Bienvenue… !

Mingalaba, au départ, c’est cool, c’est zen : c’est le sourire des Birmans, la beauté de leur pays, la générosité dans les difficultés. Mingalaba, « bonjour et bienvenue », ça sonne comme un voyage poétique…doux et ressourçant !
(D’ailleurs, pour plus de poésie, on aurait dû vous l’écrire en VO…mais on s’est dit que vous ne sauriez peut être pas le lire !)

Bon, mais voilà : depuis l’année dernière, Mingalaba, ça veut aussi parfois dire :
- 30 heures de « je subis le vent de face et je m’explose les fesses sur le bord de mon bateau à chaque vague »
- 30 heures de « je vomis héroïquement mon lyophilisé Lapin chasseur ou mon Bolino Hachis Parmentier»
- 30 heures de « non, je ne vais pas aller dormir dans mon duvet : de toutes façons, il est déjà trempé ! »
- 30 heures de « euh, la meilleure option météo, là, c’est plutôt au 45°35 ou au 45°33 ? »

Depuis qu’un bateau a pris le nom de Mingalaba, les instants de poésie se font un peu plus rares !...
Rares, mais impressionnants  !
Parce que quand même, pour être honnête, Mingalaba, ça veut aussi dire : des levers de soleils magnifiques sur l’eau au petit matin (quand il n’y a pas de brume… !), des surfs incroyables sous spi (à mettre la honte à tous les amateurs de voiles ciseaux – mais si, tu sais, le papi qui met sa grand voile à gauche et sa voile d’avant à droite !), de vrais moments de dépassement de soi, des dauphins qui viennent jouer avec le bateau en pleine nuit, des vagues phosphorescentes, etc etc…

Et voilà, Mingalaba, depuis mai 2010, c’est devenu un peu la nouvelle vie (la nouvelle vocation, même !) de Boris et Antoine.
Leur royaume en format 6,50 mètres !

Mingalaba, donc, en vrai, c’est un bateau, un fameux 1-mât bâti pour la course au large (la vraie course au large, hein ! genre traversée de l’Atlantique ! pas la croisière « Décathlon – Tribord » au dans le golfe du Morbihan !)  :
-          6,50 mètres de coque élancée, aux lignes fluides et racées (un vrai bolide, on vous dit !),
-          3 mètres de large pour de pures sensations de glisse (et pour galérer à le « garer » dans une place de port !),
-          12,60 mètres de haut pour te filer le vertige quand tu dois aller réparer la girouette en haut du mât
-          43 m² de voiles
-          1,60 mètres de tirant d’eau pour faire dire au plaisancier du dimanche, mains dans les poches et ciré jaune au coin de l’épaule, « ah ouais, c’est un faux petit bateau votre truc ! »

Pour les amateurs de précision, Mingalaba est un bateau de série de la jauge MINI 6.50.
(Note pour les débutants : pour faire pro, on dit « j’ai un mini » ou « j’ai un six cinquante »…mais attention, on ne dit pas « j’ai un 6 mètres 50» sinon, ça fait plouc qui a un bateau vraiment très très petit ! ;-))

Ces 6 .50 sont les plus petits voiliers des courses au large et se mesurent (uniquement entre eux la plupart du temps) lors de compétitions régulières (Trophée Marie-Agnès Péron en mai, mini Fastnet en juin, Transgascogne en juillet, etc…et LE Graal, tous les deux ans : la traversée de l’Atlantique en solitaire, la fameuse mini Transat).
Sur ces bateaux naviguent souvent des marins hyper expérimentés (ceux que le terrien moyen retrouve à la télé plus tard au départ de courses comme la Route du Rhum ou le Vendée Globe ont généralement fait leurs armes sur ce circuit 6,50)

Dernière précision technique, les 6.50 se divisent en deux catégories :
-          Les bateaux prototypes, construits à l’unité, souvent par le propriétaire lui-même. Ces bateaux doivent respecter la jauge définie (dimensions), mais peuvent utiliser des designs ou des matériaux innovants (certains matériaux ont toutefois été bannis, histoire de limiter le coût des voiliers). Ces bateaux sont souvent plus légers, extrêmement performants, hyper pointus…et bien plus chers que les bateaux de série.

-          Les bateaux de séries, construits en plus grand nombre par des chantiers qui les commercialisent

Comme les prototypes sont généralement plus légers, et avec un mât et une quille plus grands que les séries, les courses font l’objet de deux classements distincts : un pour les bateaux prototypes, et un pour les bateaux de série.

Mingalaba, lui, est un bateau de série : un POGO 2.
Bon attention, hein, le POGO 2 n’est certes pas un prototype, mais ça n’est pas de la rigolade.
Les POGO 2 sont construits en Bretagne par le chantier Structures (pour en savoir plus sur le voilier et le chantier, petit lien le site du constructeur), et trustent tous les podiums sur toutes les courses depuis leur lancement en 2003.

Mingalaba, c’est de l’expérience : il a déjà vu passer beaucoup d'eau sous sa quille !
Il a d'abord eu une première vie avec David Raison, qui a terminé …2ème de la mini-Transat en 2003!
Il a ensuite eu une deuxième vie avec Keith Willis, qui a participé à la mini-Transat en 2009 et a terminé à la 16eme place (10ème sur la seconde étape…quand même!)

Mingalaba, enfin, c’est une philosophie, un véritable art de vivre…radicalement spartiate !
On vous en dira plus bientôt !

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